Coucou petit lecteur ! Je te serais très très reconnaissante si tu pouvais commencer par lire mon histoire, puis mon caractère et enfin mon physique. De toute façon sinon, ça ne sera pas très très compréhensible ! Bisous


Si Nacre est toujours à même de se défendre dans new-life, il y a une raison : en plus d'être une grande joueuse, c'est une battante. Elle ne se montrera jamais plus déterminée que lors d'une mission et ça, même la disparition de Brian n'y change strictement rien. Le jeu, elle l'a dans la peau, certainement que si elle avait vécu plus longtemps, elle serait devenue une duelliste hors pair. On pourrait aller plus loin que ça en disant qu'elle est franchement têtue et un peu casse-cou sur les bords. Toujours partante, la première à se lancer à tête baissée dans les défis. N'a-t-elle peur de rien ? Si, bien sur. Depuis qu'elle est morte, elle a une peur bleue des orages, une véritable phobie, quant au feu, il constitue une vraie angoisse pour elle.

Nacre n'a toujours pas eu l'occasion de faire face à ses fantômes, de la disparition de Brian au changement du jeu, elle ne sait pas encore quelles peurs et quels blocages ils ont pu faire émerger en elle. Aussi étonnant que cela puisse paraître, en dix-sept ans, elle n'a toujours pas fait son deuil, ne l'a même pas commencé. Elle renie sa peine et nourrit en permanence la mémoire de Brian, à travers chacun de ses actes, comme s'il jouait encore avec elle. De ce fait, elle refuse pour l'instant de faire face à un autre homme autrement qu'amicalement et vit très mal les avances qu'on peut lui faire.

Ce n'est pas pour autant qu'elle a en vient à oublier que Brian est parti. Inconsciemment, sa colère grandit. Le Game Master est plus ou moins son ennemie jurée et pourtant elle lui est reconnaissante d'avoir toutes les semaines d'autres missions pour se changer les idée. C'est certainement cette controverse de ses sentiments à l'égard du maître du jeu qui est à l'origine de son principal trait de caractère : sa bipolarité. Tantôt souriante et bienveillante, elle devient froide et haineuse en quelques secondes si on titille ses cordes sensibles. Parfois même sans raison, elle semble se plonger dans une rancune amère, sans forcément avoir de dos sur lequel cracher, une colère noire sans sujet. Dans ces moments, elle en veut au monde entier, ne s'apaise qu'en étant plongée dans un océan de calme et de silence.

D'autres choses ont ce pouvoir d'apaisement sur elle, notamment les enfants du Dark Woods Circus, et plus généralement toute personne appréciable ayant manifestement besoin de son aide. Nacre fait souvent passer les autres avant sa propre personne, ça l'occupe. On la qualifierait d’altruiste si elle n'était pas capable de rejeter violemment un pauvre homme, dans ses pires moments, rien que parce que sa tête ne lui revient pas. Mais globalement c'est une personne bienveillante et généreuse, adorable en somme, et elle s'en veut souvent après un éclat de colère.

Concernant ses aptitudes mentales, on peut dire que Nacre a plutôt de gros avantages en jeu. Trouve moi une jolie moustache et j'ai la science infuse ! Albert Einstein, Robespierre, Che Guevara, Galilée, Pasteur, Armstrong... la liste de ceux qu'elle a imité est longue. N'allons pas jusqu'à dire qu'elle a leurs capacités mentales, loin de là ! Disons qu'à force d'aller et venir dans la mémoire de chacun, elle a quand même emmagasiné quelques informations, une grande sagesse et une tolérance à tout épreuve. Il y en a qui sont moins sympathiques que d'autres à visiter, surtout que les plus grands psychopathes sont souvent les plus faciles à caricaturer. Mais tous, au fil des costumes cousus de ses propres mains, lui ont apporté quelque chose. Plus que des capacités, c'est un moyen qu'elle a : la connaissance... à portée d'aiguille !

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Vous l'aurez compris, c'est un personnage haut en couleurs que vous serez amenés à croiser dans les rues de la ville. Si ce n'est pas Napoléon, c'est un autre de ces grands hommes ou de ces grandes femmes qui ont marqué l'histoire et qu'elle aura choisi pour leur aptitude à mener à bien la mission en cours. Tantôt parée d'une fausse moustache, tantôt abhorrant fièrement un cache-oeil ou un monocle, Nacre vous donnera l'impression de sortir d'un album pour enfant - sauf si elle vous lance un regard noir de haine, dans ce cas vous aurez plutôt l'impression d'être à l'époque de la Guerre Froide.

La plupart du temps, ce sont quand même ces longues cuissardes blanches qui claquent sur le bitume qu'elle porte pour sortir. Trop féminine pour mettre un pantalon, elle les assortit avec des jupes courtes et des jupons à faire pâlir les amateurs de froufrous. Sa longue veste bleue, qu'elle porte généralement au-dessus de chemises blanches, est sa plus grande fierté. Le revers des manches en est rouge. Elle pousse parfois le vice jusqu'à nouer un foulard en dentelle autour de son cou. Voilà, Napoléon, vous dit-on ! Sans oublier le chapeau, le très fameux « Petit chapeau » que vous reconnaîtriez entre mille.

Et elle n'a pas que ses habits, oh que non ! Figurez-vous qu'elle a réussi à récupérer, à l'époque, une splendide épée d'une belle facture. Mais rassurez-vous, elle n'est pas perchée au point de la sortir en plein jour, sauf en cas de force majeure. Son ultime but c'est de tuer le Game Master avec Blague à part, c'est un objet qu'elle chérit et qu'elle ne céderait pour rien au monde.

Sous ses costumes artisanaux, qu'elle fabrique elle-même d'une main devenue experte au fil des ans, elle cache un corps passé de mode. À l'époque, au XIXème, les femmes avaient d'autres critères de beauté. Anciennement musclée, bronzée, blonde aux yeux marrons, sur new-life, Nacre s'était faite blanche comme la perle, ronde, lisse et brillante. Les cheveux longs d'une blancheur impeccable, les yeux rouges voire rosés, attirant les hommes comme des aimants. Vraiment, elle avait les hanches grasses, des fesses et des seins, sans pudeur aucune, rondelets. Et sa peau, comme elle l'a voulue, brille au soleil, se pare de reflets nacrés. Une vraie poupée.

Maintenant, à force de courir partout et de vivre des aventures folles, elle est beaucoup plus carrée d'épaules, les muscles fins, sa graisse envolée, des cicatrices un peu partout sorties d'on ne sait où. Elle est devenue athlétique. Même ses seins ont perdu de leur volume. Elle aurait pu largement entrer dans les critères de beauté actuels si elle n'avait pas été aussi... albinos ? Plus sérieusement, ses reflets et ses cheveux lui donnent un air plutôt futuriste. Ah ça c'est sur qu'elle ne passe pas inaperçu... C'est qu'elle voulait faire passer toute envie à Brian d'aller voir ailleurs.

Des détails, son visage est assez rond, ses joues naturellement rosées, comme fardées, les lèvres douces et claires, les traits lisses. L'intégralité de ses poils sont blancs, y compris ses cils. Comme elle ne se maquille pas, c'est assez particulier. Soyez sûrs que lorsqu'elle se met sur son trente-et-un et qu'elle se maquille dignement, vous ne pourrez détourner votre regard, rien que par curiosité.

Autrement, lorsqu'elle ne sort pas de chez elle, ou qu'elle a trop chaud avec son accoutrement, elle se pare d'une simple robe blanche en dentelle, bien qu'elle ne préfère rester nue dans sa petite maison. De toutes façons, quoi qu'elle porte, on vous dit qu'elle brille, une vraie perle, vous ne pouvez pas la rater.

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Nathalie est née en France le 2 décembre 1804. Un grand jour pour tout le pays, puisque c'est précisément ce dimanche-là que Napoléon Bonaparte fut sacré empereur des Français. Élevée dans une famille moyenne d'un village proche de Versailles, elle fait partie de ce qu'on appelle alors les roturiers. Sa jeunesse se résume à l'apprentissage de la cuisine et des tâches ménagères, de quoi faire d'elle une parfaite jeune femme à marier. Elle profite tout de même, comme ses camarades au village, de son enfance ; elle est d'ailleurs une petite fille pleine de vie.

Persuadée que le couronnement de Napoléon 1er à sa naissance ainsi que l'anniversaire de cet événement tous les ans en même temps que son propre anniversaire n'est pas le fruit du hasard, elle se passionne pour le personnage et s'amuse à porter des vêtements semblables à ceux de l'empereur, y compris le « Petit chapeau ». Son accoutrement lui vaut certaines remontrances de la part de ses parents, craignant qu'elle ne fasse mauvaise image à la famille ainsi vêtue comme un homme. Heureusement pour elle, en 1804, le Code Civil mis en place n'autorise le mariage pour les femmes qu'à partir de 15 ans, la soulageant du poids de se montrer présentable en vue de trouver un mari.

De toutes manières, la gamine n'en a pas besoin. Farceuse, joueuse, elle titille les garçons de son âge de façon tellement maligne qu'elle ne tarde pas à en piquer un, un peu plus que les autres. Brian, avec qui elle passait tous ses après-midi à courir dans les rues, l'admirait pour sa passion pour l'empereur, pour son intelligence et sa curiosité. Lui-même était espiègle et gai ; ils illuminèrent les prairies de leur amour naïf et enfantin, jusqu'au 5 juillet 1817. Brian a alors 15 ans et Nacre a 12 ans. Jouant dans une grange lors d'un violent orage, ils restent prisonniers dans l'incendie déclenché par un éclair. Tandis qu'elle meurt brûlée vive, il meurt en voulant se sauver en sautant du sommet du toit. Tout deux furent virtualisés dans new-life, sains et saufs, sans aucune trace de leur triste disparition.

Les premières semaines et l'incompréhension passée, le deuil de leur croyances chrétiennes fait, ils se prirent au jeu, heureux finalement d'être ensemble. Elle était encore plus mignonne qu'avant, les cheveux d'un blanc éclatant. Lui était plus sec, taillé à la hache, les yeux d'un bleu profond. Ils ne gagnaient pas beaucoup, se débrouillant pour se trouver perpétuellement dans une norme, qui leur assurait de rester dans le jeu confortablement, de peur d'être effacés ou ressuscités séparément. C'est que leur jeunesse et leur amour toujours aussi naïf leur donnaient l'envie de rester pour toujours ensemble, à jouer impunément et secrètement dans l'ombre du Game Master. Et c'est ce qu'ils firent, pendant près de deux longs siècles, joueurs invétérés, amoureux transis pour l'éternité, pensaient-ils.

Jusqu'à ce fameux 31 décembre 1999. Reset. Après 183 années de vie commune, de parties terminées, de baisers échangés, leur amour n'avait pas terni. Comment est-ce possible ? Comment auraient-ils fait pour ne pas se lasser ? Ils jouaient simplement, toujours plus, se jouaient de l'un et de l'autre, se déchiraient, se consolaient, s'inventaient et se réinventaient jour après jour. Elle changeait de costumes, pour un autre de ces grands hommes de l'histoire, il avait le don de l'épater toujours plus. De leurs pouvoirs respectifs, ils rendaient leur quotidien magique. Jusqu'au matin du 1er janvier 2000. Ce téléphone qu'elle avait tant de mal à comprendre au départ resta silencieux toute une journée, comme jamais il ne l'avait été. Puis un second jour, et un troisième. Pendant plusieurs semaines, elle eut le cœur battant à la chamade à chaque vibration, constatant avec dégoût, à chaque fois, qu'il s'agissait de cette nouvelle Game Master qu'elle haïssait plus que tout. Elle ne revit plus son visage. Pourquoi était-elle toujours là ? Pourquoi lui n'était plus là ? Elle n'eut pas les réponses.

À présent, elle restait seule, dans un nouveau jeu plus dur, possiblement sans victoire et sans fin. Plusieurs fois elle fit des erreurs, se faisant punir sans jamais se faire effacer. Elle ne parvenait pas à effectuer l'acte final, qui la soulagerait de la peine immense de continuer à vivre sans lui. Car elle ne sait tout simplement pas, s'il est revenu d'entre les morts ou s'il est tout simplement parti.


Dix-sept ans après le Grand Reset, comme elle se plait à l'appeler, Nacre joue toujours. Elle s'accroche à la seule chose qui lui redonne le sourire au sein de new-life : les enfants du Dark Woods Circus. Elle aime se lier à eux et en prendre soin, car même si elle n'en a pas fait partie, elle a au fond d'elle une blessure tout comme eux. Les missions aussi, sont son échappatoire. Elle fait tout pour s'occuper, ne pas en rater une seule, pour ne pas penser à lui. Ses propres vêtements se sont perdus dans la ville, à l'exception des rares moments où elle utilise son pouvoir, elle ne porte plus que ses habits du XIXème et le « Petit chapeau », à jamais coincée dans la peau de Napoléon, le premier de ses personnages qui a su charmer l'homme de sa vie.