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Sans fin [Armless]
(Mer 11 Juin - 1:08)
bal
Il ne courait pas et c'était frustrant.
Il ne courait parce qu'il ne pouvait pas, trop attaché à son fragile chargement pour risquer de le faire tomber par impatience. Il ne savait qui du chien ou de l'homme en avait décidé ainsi mais il pensait bien que sur un coup pareil, tous deux devaient être d'accord. Et ils l'étaient forcément sur une chose : elle était trop mignonne. Bon d'accord, elle n'avait pas de bras, mais le chien s'en fichait, et c'était bien pour cela qu'il devait aller au pas, refréner ses envies de course, de saut, de sentir le vent dans sa fourrure, sifflant dans ses oreilles, le bruit de ses pattes martelant le sol, chaque parcelle de son corps tendue dans un même élan... Et plus il y pensait, plus il en avait envie. Mais non. Il devait se contenir. Il n'avait aucune envie qu'elle finisse par terre par sa faute. Il avait voulu trottiner, au début, et puis il l'avait sentie glisser un peu, se crisper, il avait fallu y renoncer aussi. Alors il marchait. Il se contentait de marcher. De toute façons, elle pesait quand même son poids, il n'aurait pas pu galoper bien longtemps. Il courrait demain. Pour ce soir, il aimait mieux un peu de compagnie.

Cela faisait un moment qu'il la promenait sur son dos et celui-ci commençait sérieusement à le faire souffrir. Il avait beau être très grand pour un chien, il n'en restait pas moins qu'il n'était pas un cheval et qu'il n'était pas fait pour trimbaler des personnes adultes, quand bien même elles ne seraient pas très grande. Ils s'étaient trouvés en forêt, puisque c'était là qu'il venait assez régulièrement en fin de week-end pour se défouler un bon coup avant de reprendre sa semaine. Les sensations étaient bien trop ténues dans le corps qu'il avait désormais, alors il redoublait d'effort, se blessait, s'épuisait, pour essayer de retrouver l'exaltation de ses courses urbaines lorsqu'il était vivant. Humain. Il avait envie de lui parler, il avait envie d'être l'homme avec elle. Il avait déjà été le chien une fois et elle l'avait dorloté, il l'avait aimée, aujourd'hui elle lui avait fait suffisamment confiance pour monter sur son dos, maintenant il avait envie d'être comme elle. Il s'arrêta un instant, tandis l'oreille, un bruissement s'étant fait entendre dans les sous-bois, reprit son chemin sans s'en formaliser davantage. Le chien n'avait pas peur.

On aurait pu penser qu'il marchait au hasard, depuis le temps, mais il savait très bien où il comptait aller. Là où le monde semblait s'arrêter. D'abord ce fut la forêt qui s'arrêta, les arbres qui se clairsemèrent rapidement et ils se retrouvèrent sous le ciel trop étoile, trop vaste, l'herbe finit par disparaître sous les pattes du chien et il n'y eu plus que du ciel, du ciel partout. Il s'était dit que même sans bras, elle pourrait voler comme ça, presque avoir des ailes. C'était stupide, parce qu'il n'y avait pas vraiment de vent ici, simplement une petite brise qui semblait perpétuellement balayer les lieux, mais il avait trouvé ça joli en y pensant. Maintenant qu'ils y étaient, il trouvait juste ça stupide. Mais il était le chien, il avait une excuse pour ne pas être très intelligent. Il s'arrêta parce qu'il n'y avait aucun intérêt à aller plus loin, s'allongea pour qu'elle puisse descendre et la regarda avec les yeux du chien qui voyaient sa gentillesse et ses flatteries. Peut-être l'homme l'aurait-il vue différemment et cela le fit hésiter à être lui. Il aimait bien que les choses soient simples et avec les humains, elles ne l'étaient jamais vraiment.

Elle ne le regardait pas, c'était le bon moment, il n'y en aurait certainement pas d'autre, alors il écouta son envie plutôt que sa raison et c'est l'homme qui se releva derrière elle, posa son front contre son épaule. Elle était vraiment petite vue de l'homme.

_ T'veux que j'te rende les grattouilles ?

Un bisou sur l'épaule. Peut-être qu'elle n'aimait pas qu'on touche si près de ses moignons. Au moins ne prendrait-il pas de gifle, c'était l'avantage.
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Sans fin [Armless]
(Jeu 12 Juin - 0:54)
bal
C’était le même chien que la dernière fois.
Elle ne s’était pas méfiée, non, il n’y avait pas de quoi avoir peur. Elle avait même été plutôt heureuse de le revoir, ce chien. Elle aimait à penser que lui aussi se souvenait d’elle. Elle ne savait rien de la mémoire des chiens, et elle s’en moquait bien. Elle voulait penser comme ça, et pas autrement. Et puis, elle aimait les animaux. Ils ne vous jugent pas, ils n’ont pas ce regard dégoûté en voyant ses bras s’arrêter au-dessus du coude. Elle se disait qu’être un animal, c’était mieux, finalement. Elle aurait sans doute aimé avoir un animal, étant petite. Ou peut-être pas, elle avait oublié. Mais ce chien, elle l’aimait bien. La fois d’avant, elle l’avait caressé, elle l’avait câliné… Elle avait même essayé de l’imiter, pour jouer. Et aujourd’hui, elle était montée sur son dos. Elle n’était qu’un sac d’os trop légers, elle le savait, mais un chien n’était tout de même pas une monture. Et pourtant, il la transportait.

Elle avait failli tomber, elle avait glissé. Le chien voulait courir, et elle ne pouvait pas s’accrocher. L’idée de se maintenir avec les dents lui avait furtivement traversé l’esprit, mais non. Trop peu hygiénique. C’est ce qu’elle pense, au final. Mais le chien avait ralenti ; il marchait maintenant. Plus aucun risque. C’était une promenade. Dans les bois, et puis dans le ciel. Et ses yeux s’écarquillèrent. Du ciel partout. Les étoiles au-dessus d’eux, et même sous eux. Tout autour. Elle avait l’impression de voler ; c’était tout ce qu’elle avait le plus désiré au monde. Le chien, il s’arrête. Elle se met debout. Elle a envie de courir partout, de se rouler sur le sol étoilé, mais elle est figée, le nez en l’air.
Puis survient un contact contre son épaule.
D’habitude, elle n’aime pas qu’on la touche. Mais là, elle s’en fiche, c’est le chien. Et elle, elle est dans le ciel. Elle est tombée dedans.

« T'veux que j'te rende les grattouilles ? »

Ses sourcils se froncent. Elle ne se retourne pas, elle réfléchit. Un chien ça ne parle pas. Donc c’est un humain. Mais elle n’avait vu personne d’autre. Un bisou sur l’épaule. Elle se crispe. Armless en avait entendu parler, de ces humains qui, une fois morts et intégrés au jeu, acquéraient la capacité de se transformer en animaux. Mais elle ne pouvait pas y croire, c’était trop étrange. Encore plus étrange que d’être entourée par la nuit. Trop invraisemblable. Elle se décide à lui faire face à cet homme, perplexe.

« T’es un chien ou un humain ? »

On ne peut pas être les deux, non, c’est trop bizarre. Et puis il est grand, trop grand. C’est injuste. Elle voudrait être un animal, elle aussi. Un oiseau, peut-être. C’aurait pu être possible, ici. On peut devenir un animal en mourant, et ça avait l’air bien. Il a de la chance ; c’est lui le chien ; ses poils sont de la même couleur que ses cheveux. Oui, rien que pour cette raison, elle en est sûre maintenant. Elle marmonne :

« Je veux pas de grattouilles, je suis une humaine. »

Elle recule d’un pas. Elle a besoin de son espace vital, avec les gens. C’est pas comme les animaux. Ils sont trop envahissants, trop encombrants. Ils sont aussi bruyants, et un peu perturbants, il faut l’admettre. Elle était légèrement mal à l’aise, sans savoir pourquoi. Après tout, ce n’était pas vraiment un homme, si ? Juste le chien de la dernière fois ?
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Sans fin [Armless]
(Dim 15 Juin - 9:48)
bal
Entre le chien et l'homme il n'y avait pas beaucoup de différences. Ils étaient obéissants, paresseux, stupides, lâches, maladroits, exubérants dans leurs affections... Mais l'homme était fidèle à un autre homme alors que le chien était libre de choisir son maître pour une vie, une semaine, une journée. Le chien était suffisamment innocent, suffisamment limité pour ne pas savoir que l'on ne peut pas capturer son reflet, attraper les étoiles ou vivre éternellement. Le chien ne se posait pas de questions et surtout, le chien était heureux de ce qu'il était. Et dans les situations comme celle-ci, l'homme aurait voulu s'oublier dans ces pensées limitées, se cacher sous la fourrure chaude et rassurante comme on se cache sous sa couette lorsque l'on a peur ou qu'on ne sait pas quoi faire. On est caché, cela n'aide en rien, mais on est caché même si on est lâche.
L'homme il était là, debout, voûté parce qu'il ne savait pas se tenir droit, juste avec son jean parce que le reste avait disparu, comme souvent. Il se sentait ailleurs, étranger à son propre corps parce qu'il se souvenait qu'il n'était pas comme le chien, tout nu. Il avait perdu ses crocs, ses griffes et sa fourrure, il voulait une couette dans laquelle se cacher.

_ Toi tu préfères que je sois quoi ?

Il avait l'air sérieux et il n'était pas dans ses habitudes d'avoir l'air sérieux alors il avait l'air inquiet. Inquiet à l'idée de lui avoir fait peur. Il n'aurait pas du être un homme sans crier gare.
Voilà déjà qu'il regrettait d'avoir cédé à son envie. C'était toujours comme ça. Avant de faire une bêtise, il savait qu'il s'agissait d'une bêtise, il savait que quelques secondes à peine après il la regretterait, mais il la faisait quand même. Et il regrettait parce qu'elle s'éloignait. Elle n'avait pas eu l'air gênée ni par ses manières de chien étrange, ni par sa taille, ni par un animal qu'elle ne connaissait pas, mais devant un simple humain même pas complètement habillé, elle reculait. Il était trop tard pour que lui recule aussi, n'est-ce pas ?

_ Je suis un humain qui aime les grattouilles et un chien qui parle. Ou un humain qui parle et un chien qui aime les grattouilles. C'est pareil.

Elle ne pouvait pas lui faire de mal. Elle était trop petite. Trop frêle. Elle n'avait même pas de bras, mais elle avait réussi à le blesser. Juste un regard, méfiance, lui rappeler qu'il n'est pas un animal et qu'ici les hommes se méfient des hommes.

_ J't'ai fait peur ? Faut pas hein...

Et se méfient des dogs.

_ Pourquoi qu't'as plus de bras ? T'es jolie hein, j'dis pas, mais t'as plus d'bras...
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Sans fin [Armless]
(Ven 27 Juin - 0:02)
bal
La situation était tout à fait singulière. La voilà sous un ciel où le soleil ne se levait jamais, en compagnie d’un humain qui se transformait en chien. A moins que ça ne soit le contraire ? Comment pourrait-elle le savoir ? Toujours est-il que, bien que l’homme ne portât qu’une paire de jeans, Armless n’était pas gênée plus que ça. En fait, elle s’en fichait. Comme de tout. Il se transformait en chien ? Elle était heureuse pour lui. Il lui demandait ce qu’elle préférait. Mais chien ou humain, c’était la même personne. Le même animal. Comme pour lui faire écho, elle répondit en haussant les épaules.

« C’est pareil. »

Il l’avait dit lui aussi. Il fallait qu’elle s’habitue à l’idée, c’était normal. Elle ne voulait pas dicter ses désirs ; le chien et l’humain étaient les mêmes, donc elle ne choisirait pas. Ce n’était pas à elle de décider.
Lorsqu’il demanda si elle avait eu peur, elle releva le nez fièrement.
Elle voulait être forte. Elle n’avait pas peur. C’était juste de la surprise, rien de plus. Pour rien au monde elle n’avouerait avoir été effrayée. Jamais de la vie. Redressée comme elle l’était, elle avait l’impression d’être plus grande. Pas plus intimidante, en revanche. Si elle avait pu, elle aurait posé ses poings sur ses hanches, même si l’autorité ne lui allait pas. Les yeux plantés dans les siens, elle se murmura « je n’ai pas peur », comme pour se rassurer.

Et pour ses bras alors ? Que pourrait-elle bien raconter ? Il avait dit qu’elle était jolie ; elle pensait qu’il mentait. Alors elle en dirait un aussi, un tout petit mensonge, juste pour éviter des questions embarrassantes.

« Je suis tombée. Une mauvaise chute. » dit-elle en écartant ce qui lui restait de bras. Les bouts de ses manches, nouées, flottaient. C’était ses ailes, voilà. Et avec des ailes, on ne peut pas faire de grattouilles. Dans un sens, elle aurait voulu s’excuser. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était serrer avec ses moignons, c’est tout. Et ça ne la gênait pas plus que ça.
En attendant, elle était contente d’être . Pourquoi étaient-ils là, justement ? Elle n’en savait rien. Mais elle comptait bien profiter de la situation. Alors elle s’assit ; pas que ses jambes étaient trop faibles pour la soutenir, non. C’était simplement plus confortable, pour les étoiles tout autour.

« Assis. » dit-elle, après avoir relevé la tête pour regarder l’homme-chien. Les humains parlaient comme ça aux animaux, et celui-là n’en était pas un complètement. Mais prendre un ton autoritaire ne lui allait pas, et elle se trouvait ridicule immédiatement. Elle eut un petit rire. Quelle impolitesse, se disait-elle. Et puis, juste après, elle se disait qu’elle n’en avait rien à faire du ridicule ou de la politesse.

« Pourquoi on est venus ici, au fait ? »
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