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Le trône de [Fauve]
(Lun 19 Mai - 0:00)
bal
Nobody's fault but mine.
J'suis vautré sur mon lit en mode air guitar total, le calbut troué et la voix au moins deux notes à côté. M'en fous, c'est vendredi soir, c'est beau, je fais quoi je veux chez moi à minuit. Y'a des fringues partout, l'ordi qui cri aussi fort qu'il peut depuis que j'ai niqué mes enceintes et moi qui chante Led Zepp' en me tortillant sur ma couette. Je regrette de pas avoir un miroir au plafond pour m'admirer dans ce moment de grandeur, ça doit être beau à voir. Oh j'adore ce passage, on dirait qu'la guitare répond au chanteur et raconte sa p'tite histoire, c'est magique. Fu. Je devrais jouer de la guitare, j'accueillerai les nouveaux players comme ça. Ou du ukulele. Ouais non ça ferait bof le look Hawaï avec la bagnole. Bref. J'm'extirpe du lit comme je peux, y'a tout le drap incrusté dans mon dos, j'ai même pas b'soin de regarder pour savoir que j'ai les marques des plis partout tellement je suis écrasé sur le lit depuis que je suis rentré. La playlist en aléatoire et moi qui me masturbe le cervelet en imaginant quelle rockstar j'aurais pu être. Vendredi soir quoi.

Trying to save my soul tonight.

Au moins. J'mets la bouilloire à chauffer et je me fais un café avec ce qu'il reste de préparation déshydratée pour cappuccino. J'ai besoin de pisser depuis une heure et je bois, je me fais penser à un sims des fois. La logique des sims. Le cappuccino est dégueulasse, d'abord parce que j'ai mis trop d'eau et qu'il a plus rien de crémeux et ensuite parce que c'est une préparation déshydratée et que les préparations déshydratées sont toujours dégueulasses.Mais bon. J'en achète parce que ça va plus vite que de se faire un vrai café et puis si c'est dégueu au moins je me dis que c'est pas de ma faute. C'est cool. Le cappuccino en poudre, c'est cool. Allez, il est p'têtre temps d'aller pisser. J'pose la tasse sur le bord du lavabo blindé de vaisselle sale sans même l'espoir de la laver, d't'façons que j'utilise tellement souvent que chaque nouveau truc que je mets dedans ça la rince on va dire, que je pense en me vidant la vessie. Y'a tellement de trucs à laver dans le lavabo que je l'utilise plus, même pour me laver les mains j'utilise la douche, faudrait que je nettoie un peu et... ouais c'est ce que je me dis tout le temps. Mais mon gel douche il sent bon alors je vois pas pourquoi je reviendrai au savon, ça assèche les mains qu'ils disent à la télé. Allez, putain, dans deux minutes j'vais avoir envie de chier tu vas voir. Dès que je serai bien de nouveau sur mon lit ça va me démanger, autant y'aller tout de suite hein, pi si ça vient pas j'ai de la lecture au pire. Voilà, je m'installe sur mon trône et je me gèle le cul. Les japonais ont des cuvettes chauffantes, j'sais plus qui est le con qui m'a dit ça mais soit c'était des mythos, soit c'est un allemand qui a équipé l'hôtel, parce ça y va qu'elle est pas chauffante ma cuvette t'sais.

1Q84

Ça commence avec un chauffeur de taxi badass, je sens que je vais l'aimer ce bouquin. En plus la meuf est stylée, bien dans son g- Oh putain. Non. Vas-y non, c'est dégueulasse. Je rêve où y'a plus de PQ ? On est dans un hôtel et y'a plus de PQ ? C'est ça aussi leur connerie des p'tites feuilles à tirer ! Un rouleau tu le vois quand y'en a plus là c'est trop vicieux comme tu te fais niquer. Mais non. Y'a pas le droit de plus y avoir de PQ dans un hôtel. Qu'est ce que je fais moi ? Et qu'est ce qu'ils font les autres clients ? Qu'est ce qu'il fait le voisin en ce moment ? Est-ce qu'il a l'air aussi con que moi ou est-ce que c'est un vrai japonais qui a équipé sa salle de bain ? Veinard va. J'le hais pour ça, je le hais. Sauf si c'est une meuf et qu'elle est mignonne mais si je vais toquer chez une meuf mignonne en mode famine de papier de torchage de cul je vais être étiqueté pour l'éternité et je pourrais jamais tirer un coup sérieusement avec elle. Si c'est un mec je t'en parle pas. Dans tous les cas je suis grillé. Putain de merde. Allez, un mouchoir servira de substitue mais j'vais pas dévaliser mon stock de kleenex juste parce que le petit personnel fait pas son boulot. Adieu voisin. Adieu crédibilité.

Si ça se trouve il dort. Il est minuit et il dort juste pour m'emmerder. Il ouvre pas. Ouais mais j'ai pas toqué c'est peut-être normal, il peut pas savoir que je suis là, il va se dire "Tiens, et si le voisin était en rade de PQ ?" et poser aimablement un rouleau devant ma porte au cas où. Non, y'a que les fous pour faire un truc pareil et il est pas fou puisqu'il ouvre pas. Allez hop, toque, prie pour que ce soit quelqu'un de moche ou de vieux, comme ça t'auras pas de regrets. Si c'est un canon je me tire une balle. Sans mauvais jeu de mot. Allez, un vieux thon bien dégueu, un vieux... Bon, il est pas tout jeune mais c'est pas un thon non plus. Il est pas vraiment beau il est.. moyen je dirais. Oui voilà, il est moyen. C'est peut-être dommage mais peut-être pas, la situation est ennuyeuse mais pas critique. C'est juste moyen. Ça va. Mais non, ça va pas du tout.

_ B'soir, z'auriez pas du PQ en rab' siouplait ? Ou du sopalin au pire, c'pas grave. Parce que bon, voilà, v'voyez...

Bien sûr qu'il est moyen et que ça va pas du tout, puisque c'est lui qui est là d'vant moi et que je regarde mes pieds parce que ça ne pouvait pas être pire. Lui quoi. Lui c'est le mec que je trimbale tous les jours et qui tire tout le temps la gueule. Lui c'est le mec qui me les brise parce que moi je veux promener des jolies minettes et que mon client le plus régulier c'est un espèce de manchot grognon qui squatte ma banquette matin et soir, c'est sa gueule de casse-couilles que je croise dans le rétro à chaque fois que je lève la tête. C'est lui. LUI.

_ Et au pire si j'vous emmerde j'me casse, on s'voit assez souvent comme ça, pas b'soin de me rendre service.

Lui. Mon voisin.
M'avait manqué.
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Le trône de [Fauve]
(Mar 27 Mai - 21:05)
bal
Trône.
Il serait déjà mort.
S'il s'était écouté, il serait déjà mort depuis longtemps. Et son désir, sa misère, dévorante en son sein aurait voulu qu'il meure ainsi. Sur le pas de la porte. Le forcer à le regarder droit dans les yeux et sentir son crâne se fendre dès le premier coup contre le mur, les vertèbres se briser au second, sa nuque se broyer au troisième, toujours plus violent. Il serait mort et cela ne se justifierait pas puisqu'il reviendrait, qu'on ne pouvait mourir ici-bas. Pas de sang sur les mains, il n'en avait qu'une, et pas meurtrière. Plus. Il n'avait jamais vraiment eu de remord à tuer. Pas comme il l'aurait imaginé. À l'époque, cela se justifiait. Cela avait besoin de justification, et il y croyait. Il voulait y croire, et était arrivé à se convaincre que ce qu'ils faisaient était sinon une bonne chose, nécessaire. Alors il n'avait eu aucun remord. Il ne les voyait que rarement tomber et en ce sens, sa mort à lui aurait été bien plus sensuelle, passionnelle, que la sienne. Dans l'éventualité qu'il s'écoute et qu'il le tue. Voir sa cervelle éclater aurait été... vivifiant. Sans nul doute.
Le pire dans tout cela, c'est qu'il s'en sentait tout à fait capable.
Haineux au point de ne plus craindre de tuer. C'est de penser à cela qui le retint.

Il n'y avait pas de silence plus assassin. Obligé de lever les yeux pour le voir, il l'aurait reconnu même dans le noir, ses mots baveux le dégoûtant entre des centaines d'autres. Rien sur son visage. Le calme le plus mauvais qui soit. Il se demandait, sincèrement, comment il allait lui faire comprendre qu'il n'avait pas intérêt à se croire bienvenue sur ce pas de porte-là, les bras ballant et la merde au cul. Comment lui faire savoir son mécontentement, très léger. Il choisit d'adoucir son regard, de le baisser à peine. Suffisamment pour lui faire comprendre qu'il se ravisait, qu'il n'avait rien à faire pour le faire partir. Qu'il aurait été cruel de ne pas aider son prochain, que ses mœurs musulmanes ne s'oubliaient pas. Pas même en dix ans. Une main simplement présentée par la paume, lui intimant de ne pas bouger. Et il referma la porte.

Un soupir, et son stock de rouleaux de papier toilette à proximité. Il rouvrit, avec le sourire.
Vite disparu.
Il attrapa sa nuque à défaut de pouvoir empoigner ses cheveux, l'emmena jusqu'à son genou, y écrasa son nez. Pas mal. Il l'entraîna à l'intérieur, le jeta contre le mur le temps de fermer la porte, se jeta sur lui pour l'y plaquer. Un poing, deux, pas trois. Ne pas lui laisser le temps de réagir. L'envoyer dans la salle de bain et le mettre au sol rien qu'en le poussant. Parce que son sang le brûlait, et qu'il se savait marqué. Il eut le temps de voir le carmin sur son visage avant de lui jeter le premier rouleau au visage. Deux, trois.

- Allez-y. EN SILENCE.

Quatre, cinq, six.

-Et s'il vous manque quelque chose, surtout n'hésitez pas.

J'ai toujours été ravi d'aider.
Et il ferma la porte à double-tour.
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Le trône de [Fauve]
(Sam 31 Mai - 1:43)
bal
Il était mort.
Voilà voilà, déjà, il était de nouveau mort. Ce que c'était ironique quand même. Enfin non, il n'était pas encore tout à fait mort, mais en tous cas il n'avait plus de visage, et surtout plus de nez. Ses mains étaient accrochées à ce qu'il en restait et à travers ses doigts il sentait des filets de sang tiède glisser sur le carrelage. Il lui fallut un moment pour faire taire ses gémissements plaintifs, ravivés à chaque fois qu'il déplaçait son visage de quelques centimètres et lorsqu'il y parvint, il chercha à tâtons une serviette avec laquelle éponger le sang qui maculait son visage, le chercha aussi, ce visage, dans le miroir. Mis à part le fait que son nez pissait le sang, rien à signaler. Il examina son visage, désireux de chercher une marque suffisamment importante, un indice que son nez soit cassé, pour pouvoir se plaindre de quelque chose. Mais mis à part sa peau rougie qui lui laisserait de beaux bleus et son nez dont il avait réussi à faire cesser le saignement, il n'y avait rien. Il s'était simplement fait proprement casser la gueule. Et pourquoi ? Pour être venu demander à un voisin de le dépanner ? ce mec avait une gueule de psychopathe, il avait eu raison de ne pas l'aimer. Avec sa mine renfrognée et sa tronche de kamikaze, il n'inspirait pas confiance et effectivement, mieux valait se tenir à distance. Pourriture. Ordure. Crevure. Le rejeton pouilleux d'une pute galeuse, voilà ce qu'il était, et les jointures de ses doigts devinrent aussi blanche que la vasque de porcelaine à laquelle elles s'agrippaient. Il allait lui payer ça.

Il ne savait absolument pas comment par contre, il allait devoir se servir de sa tête un minimum. Il songea à devenir le chien et à défoncer la porte, elle s'ouvrait de l'extérieur, avec son poids et en prenant appui contre le mur, il serait rapidement venu à bout de la serrure. Il n'était cependant pas certain que Narcisse apprécie qu'il dévoile sa nature à un player, même si celui-ci n'était pas sous sa surveillance directe et inutile de dire qu'une fois sorti, cela ne lui servirait pas à grand chose. Quoi qu'il lui aurait volontiers arraché l'autre bras. Bon. Il laissa la solution sportive de côté et essaya de faire un vague point sur les armes en sa possession. Gel douche, éponge, serviette de toilette, rouleaux dPQ -mais ceux là il comptait bien se les emporter chez lui- rasoirs, rideau de douche... à part pour se suicider, le potentiel mortel de tous ces objets n'avait pas grand intérêt. Se suicider. Si il ne trouvait pas d'opportunité de se venger, c'est ce que son ego lui criait de faire, pauvre écorché vif par quelques coups sur le nez. Cela n'aurait pas servi à grand chose, cela aurait été simplement symbolique. Et douloureux aussi. C'était l'aspect moins attractif de la chose.

_ AU MEUUUUUUUUUUUURTRE ! A L'ASSASSIN !

Hurler de toute la force de ses poumons avait peu de chances de rameuter quelqu'un et il n'y comptait pas vraiment mais si tous les autres players pouvaient l'entendre et coller à Fauve une étiquette de dégénéré une bonne fois pour toutes, il se retrouverait tout seul et au moins il pourrait se délecter de sa faiblesse. Un player sans alliés ne valait pas grand chose et n'intéressait pas beaucoup le Game Master. Cela augmenterait sensiblement ses chances de se faire effacer au moindre rapport. En plus si il partait avec un malus...
Inondé. Voilà quelle serait sa vengeance. Il avait bouché les toilettes, le lavabo et la douche avec les serviette et s'employait à tirer consciencieusement la chasse, tous robinets ouverts. L'eau avait déjà commencé à passer sous la porte et vu l'allure à laquelle elle se déversait, elle aurait bientôt trempé toute la chambre et tâche le sol de sang. Oui de sang. C'était douloureux mais cela en valait la peine. Il avait suffit d'entailler l'arcade sourcilière, ça pissait toujours le sang comme pas possible ce truc là, et effectivement, il y en avait un peu partout malgré ses efforts pour tout faire goutter dans l'eau. Si il pouvait éviter de gaspiller inutilement avec les vilaines coupures que ça allait lui laisser pendant un moment...

_ AU S'COUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUR ! A L'AIDE !

Il avait de la voix, mais uniquement trois litres de sang et une patience plus limitée encore. Il n'y avait qu'à espérer que cela soit suffisamment pour le sortir de là, sinon il n'avait plus qu'à s'ouvrir les veines.
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Le trône de [Fauve]
(Mar 3 Juin - 16:59)
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Trône.
Peut-être était-il sourd. Au moins malentendant.
Mais les voisins, eux, ils ne l'étaient sans doute pas.
Toute la haine du monde dans un seul soupir. Long. Très long. Le poing serré et les picotements caractéristiques de la colère sur sa peau, comme une morsure ardente qui étend son règne. Personne ne l'épargnait. À savoir qu'il était un indécrottable rocher, personne ne se faisait prier pour l'user. Certainement pas cette créature de l'enfer qu'il avait capturé et enfermé dans sa salle de bains. Très vite il comprit ce qu'il se tramait. En fait, il comprit quand il entendit l'eau couler derrière ses beuglements de sagouin. La pulpe des doigts pour masser la tempe à la fois épuisée et embêtée d'avoir à lui déboîter la mâchoire dans un futur proche. Parce qu'il avait beau chercher, il ne voyait pas d'autre moyens de le faire taire. Si ni les mots, ni les coups n'arrivaient à lui faire comprendre un message pourtant simple, il allait devoir l'obliger à obéir. Pas que cela le réjouisse. Du tout.
À ses pieds un ruisseau qu'il ne chercha pas vraiment à éviter. C'était déjà trop tard, de toutes façons, et il se surprit même à se demander comment il allait faire pour éponger tout ça et payer sa dette auprès de l'hôte. Tout ça, c'est la faute du voisin. Envoyez-lui la facture à lui, demandez-lui de me trouver un hébergement dans mes moyens. À sa tête, il ne devait même pas connaître la valeur de l'argent. Un petit con braillard. Un petit con qui saignait un peu trop à son goût. Ça, ce n'était pas de lui. Un nez ça ne pisse pas autant. Oh merde.

Il débloqua la porte et l'ouvrit en grand.

- Intaa majnoun walla ! Arrêtez ça !

Cet imbécile comptait se tuer pour l'emmerder. Il se jeta sur lui, le poussa contre le mur, ferma le robinet avant de se retourner vers lui et le plaquer. Ce qu'il fallait pas faire, franchement.

- Imbécile ! Qu'est-ce qui vous prend, enfin ?!

Une gifle. Pour la forme. Puis il fronça les sourcils en observant la plaie.

- Si je vous insupporte à ce point vous n'avez qu'à vous battre, pas vous mutiler de bon cœur ! Qu'est-ce que vous auriez à y gagner, sombre idiot ? Asseyez-vous. Tout de suite !

Montrer du doigt la lunette des toilettes baissée, s'écarter pour le laisser bouger. S'il décidait de s'enfuir grand bien lui ferait, au moins n'aurait-il pas à justifier grand-chose auprès de ses propriétaires. Volte face pour chercher une serviette à peu près sèche, une grande épopée. Cet abruti avait décidé de le pourrir sans tenir compte des avertissements et des punitions des Dogs et des Sins, il n'avait pourtant pas souvenir d'avoir fait quoi que ce soit pour l'irriter qu'un coup de genou et deux gifles. Trois. Eux-même causés par son boucan infernal. Il n'avait qu'à s'en prendre à lui-même s'il n'était pas content.

- Tsss.

À moins. À moins que.
La main sur le bord du lavabo, le regard en plein dans celui de ce chien. C'était évident. Il en mettait sa main au feu.

- Assis.
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Le trône de [Fauve]
(Mer 11 Juin - 10:28)
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Encore il le frappait.
Il n'en aurait jamais assez, fallait croire, mais si la première fois il n'avait pas eu le temps de réagir, pour celle-ci il encaissait presque de bon cœur. C'était attendu, de toutes façons, sans grande surprise, et si il ne réagissait pas, il finirait bien par se lasser. Son entaille lui tirait suffisamment de grimaces pour qu'il n'ait pas envie de s'attirer des coups supplémentaires. Cela suffisait comme ça, merci. C'était autant son instinct de conservation que sa tendance naturelle à obéir aux ordres directs de ceux qu'il savait plus forts que lui qui le poussèrent à s'asseoir en silence. Il n'y avait plus qu'à regarder ses pieds nus sur lesquels son front gouttait sans discontinuer et à essayer ne pas imaginer quelle image pathétique il devait donner à ce moment précis. Après les hurlements qui lui avaient donné mal à la gorge, il se trouvait comme un gamin pris en faute acceptant des remontrances méritées. Il savait très bien qu'il avait été dans son bon droit en emmerdant quelqu'un qui s'était mis à le frapper sans raison mais il n'avait ni le courage ni l'envie de faire entendre son point de vue car il ne savait que trop bien par quoi une révolte se solderait.

_ J'aime pas me battre.

Il lui semblait important de le préciser, même si c'était dans un marmonnement adressé davantage à ses orteils qu'au voisin. Fauve. Puisque c'était comme ça qu'il s'appelait. Il ne savait pas se battre, aussi, et n'en avait pas envie non plus. Certainement pas contre lui. Enfin, jusqu'à il y a dix minutes en tous cas. Mais quand bien même lui fracasser la gueule ne lui aurait pas déplu, il s'en savait parfaitement incapable et ne comptait pas tenter de vérifier la chose. Pas avant d'avoir un entrainement adéquat du moins, cela lui semblait le minimum nécessaire.

_ Bon. C'est bon là ou vous allez encore me frapper ? Parce que si ça vous fait du bien de vous en prendre à vos voisins quand ils ont le malheur de venir toquer à votre porte, j'aime mieux le savoir. Finissez-en pour cette fois et après je déménage.

Il le ferait. Peut-être. Il était bien installé dans sa chambre, il n'avait pas très envie de la quitter, mais au vu des circonstances et du voisinage immédiat, c'était encore ce qu'il y avait de plus intelligent à faire si il ne voulait pas se retrouver transformé en kebab*. Et puis ce serait une petite vengeance aussi, Fauve n'aurait pas taxi pour l'emmener tous les matins, il devrait s'en trouver un autre forcément moins beau ou subir les transports en commun. Aller à pied même, et tout le monde se retournerait sur son passage pour admirer le vide à la place de son bras gauche. Cette perspective était de loin la plus réjouissante.

_ J'peux savoir pourquoi j'me fais traiter comme ça d'ailleurs ? Si c'est pas trop vous demander bien sûr, espèce de pauvre taré.

Pas de colère, parce qu'il n'était plus en colère, juste du mépris, du dégoût, parce que c'était tout ce qu'il lui inspirait. Il n'y avait pas encore lieu de se réjouir, et son regard mauvais trahissait très certainement ses pensées. Il se raidit dans l'attente des coups. Il y aurait forcément des coups, et encore d'autres après. Pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?



*LOL
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Le trône de [Fauve]
(Jeu 12 Juin - 6:48)
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Trône.
Il haussa un sourcil. Clairement dubitatif.

- Moi non plus, je n'aime pas me battre. Vous pensez que je n'ai que cela à faire ?

Et vous appelez ça une bagarre, surtout ? Trois prunes échangées à l'encadrement d'une porte ? C'était parler pour ne rien dire. C'était baver quelque chose pour justifier un comportement qu'il savait sinon répréhensible, injustifié. De leur côté à chacun. Et s'il n'était pas assez grand pour s'en rendre compte, Fauve se chargerait alors de l'instruire comme on instruit un gosse de douze ans qui découvre l'univers autour de lui. La réalité des autres.
Un soupir, et il retourna à ses affaires à chercher. Il était pitoyable, comme ça. Sensiblement pitoyable. Ce n'était pas un chien qu'il avait en face de lui, c'était un gamin qui cherchait à faire de son trou un nid douillet, le plus possible. Lamentable. Il n'avait pas assez de mots pour définir son dépit. Ce pauvre garçon était simplement un chien errant qu'on avait ramassé au bord de la route et auquel on avait appris à aboyer très fort pour effrayer les importuns à défaut de savoir attaquer. Un merdeux sans éducation à qui on avait donné du pouvoir. Il en était certain. Il ne pouvait pas être aussi arrogant sans avoir la certitude d'une immunité pour protéger ses arrières. Rien qu'à voir comme il lui avait obéit sans broncher, il n'était rien de plus qu'un chien. Docile. Ou blessé. C'était selon. Un coup d’œil vers lui tout en jetant la serviette sur son épaule.

- Et j'ai horreur du bruit. Surtout quand il me réveille. Et vous entendre brailler je ne sais quelle prière démoniaque passé minuit a le don de me mettre hors de moi. Surtout quand ça fait un an que je le supporte tous les soirs.

Un rien pour finir son nécessaire de soin. Ce serait rudimentaire, mais il n'était pas médecin et faisait comme il pouvait pour éviter, au moins, l'infection. À genoux devant lui, il posa toutes ses affaires sur les siens et entreprit d'éponger le sang avec la serviette.

- Regardez-moi. Et arrêtez avec ces yeux de chiot battu.

Il avait déjà été ouvert à cet endroit. C'était il y a trop longtemps pour se souvenir des soins qu'on lui avait apporté mais il savait à peu près quoi faire pour, au moins, faire coaguler le sang. Ce qu'il savait moins, en revanche, c'était comment se débarrasser de toute cette eau. Mais il n'en était pas encore là. Il tapotait la plaie doucement. Il essayait, en tout cas. Puis il déposa la serviette au sol, déboucha un tube de crème avec les dents, prit la crème d'une main avant de l'appliquer sur les contours de la coupure. L'habitude.

- C'est à moi de déménager. Si monsieur ne veut pas jouir de ses privilèges pour s'installer dans un appartement plus grand et sans voisinage, nchalla.

Parce que je sais très bien ce que vous êtes. Je le sais.
La compresse dans la main, appliquée sur la blessure, qu'il laissait appuyée. Et lorsqu'il croisa son regard alors qu'il menait son reste de bras vers elle pour la tenir et se servir de ses cinq doigts pour couper le scotch, il comprit qu'il ne valait mieux pas le toucher avec ça. Que c'était difforme.
Un temps. Un temps presque trop long, et ses sourcils se froncèrent.

- ... Ne m'aidez pas, surtout.
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Le trône de [Fauve]
(Ven 13 Juin - 18:06)
bal
Putain.
Il était moins con qu'il en avait l'air finalement, il ne lui avait pas fallu longtemps. Un an. Si ça se trouvait il le savait depuis le début, c'était pour ça qu'il lui avait explosé le nez ? C'était encore ce qui paraissait le plus crédible, il ne pouvait pas croire que Led Zep' puisse produire des réactions aussi violentes. D'autant plus qu'il prenait son taxi tous les jours, qu'il avait l'habitude de la musique trop forte, qu'il le saluait tous les jours par la même occasion, si cela l'avait dérangé, il avait eu plus de trois cent jours pour lui en parler, matin, soir et nuit. C'était ridicule, c'était son avis sur la situation, et c'était ce que devait exprimer son visage qu'il sentait s'affaisser. Blasé. Encore quelque chose qu'il ne supportait pas avec ce type. Il tirait tout le temps la gueule, et ça se voyait qu'il avait envie d'en meuler des types putain, alors pourquoi il ouvrait pas sa gueule au lieu de rester dans son coin à faire son loup solitaire qui broie du noir à longueur de journée ? Voilà comment ça se terminait après et peut-être que lui ça lui plaisait mais certainement pas à ceux qui se retrouvaient le visage écrasé contre son genou. Et en plus voilà, voilà, il était là à le soigner alors que y'a pas dix minutes il devait avoir envie de le buter. Compliqué. Sûr qu'elle faisait exprès, c'était pas possible autrement, il était pas idiot, alors il le faisait exprès. Il était idiot de pas être idiot parce que c'était salutaire parfois.

_ Et euh, si j'vous emmerde, ça aurait pas été plus simple de l'dire ? 'fin j'sais pas, causer et tout, ça se fait des fois...

L'aider ? Mais il ne savait pas comment on désinfectait une plaie lui, il savait juste se les faire. En général c'était aux coudes et aux genoux, il n'y avait qu'à lécher jusuq'à ce que ça arrête de saigner mais là, le lécher l'arcade sourcilière, c'était un peu plus délicat. Il e contenta de tenir la compresse en place quand il le vit esquisser un mouvement pour le faire lui-même avec son moignon. Il n'avait aucune envie d'avoir ça contre la figure. Il l'aiderait presque de bon cœur pour la peine.

_ J'vais pas déménager, j'suis sûr que je finirai par vous manquer.

Et il ricana et ça lui fit mal parce que chaque mouvement de sa peau faisait mal maintenant et il en était bien con.

_ Vous vous en foutez sans doute de c'que j'pense mais j'ai toujours trouvé ça flippant et dégueulasse votre bras coupé. C'est pas gentil j'sais bien mais bon, au point où on en est on va pas se mettre à s'tailler des pipes, hein ?

Ouais non, certainement pas. C'était blessant, sans doute que c'était blessante, mais ce n'était pas vraiment son intention. C'était juste un état de fait qu'il énonçait simplement, pour le prévenir, des fois qu'il ait de nouveau envie de lui coller son bout de membre quelque part ailleurs, qu'il aimait pas ça. C'était lui donner des armes peut-être, ils n'étaient pas dans une situation où ils avaient franchement envie de se faire plaisir, mais ça il n'y avait même pas pensé. Il ne savait pas être méchant. Il oubliait d'être méchant, même quand il le voulait et là il n'en avait même pas envie. Il ne savait pas de quoi il avait envie avec ce type, il ne comprenait rien à sa logique, à ce qu'il pensait, il savait juste qu'il payait pour poser son cul dans taxi et qu'il l'avait jamais salopée, sa bagnole. Ça aurait du suffire pour faire de lui un type bien mais ça suffisait pas parce qu'il avait une gueule de tueur et que tout lui criait que c'était un salaud. Un salaud manchot qui le soignait, qu'il méprisait de le mépriser, qui lui aurait presque fait pitié. Qui lui aurait presque donné envie de s'excuser. Qui le perdait, en fait, et il rattacha son regard à la seule chose actuellement fixe dans son univers. Ses pieds.

_ Putain j'y crois pas quand même... Vous aimez pas Led Zep'.
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Le trône de [Fauve]
(Sam 14 Juin - 4:43)
bal
Trône.
Flippant et dégueulasse.
C'était flippant et dégueulasse. Il ne lui donnerait pas tort, il n'avait pas tort. C'était même ce qui s'approchait le plus de la vérité, et le bout de scotch médical qu'il coupa avec les dents ne dirait pas le contraire. Le même scotch qui lui servait à faire tenir ses bandes, parce qu'il n'était pas bien coupé et qu'il valait mieux le cacher. Il n'était pas coupé, d'ailleurs. Il était arraché. Et il n'avait pas trouvé le courage de scier lui-même sa ruine pour l'embellir, autant que faire se peut. Lui-même, parce à New-Life, il n'y a pas besoin d'hôpital et qu'il n'y en a pas. Et les artefacts de la boutique étaient au-dessus de ses moyens. Alors c'était flippant et dégueulasse.
Il posa le premier morceau et baissa les yeux en découpant le second.

- Je n'ai pas vraiment choisi, garçon.

Je n'ai jamais rien choisi de ma vie, en y repensant. Je n'étais pas très doué pour ça. Il aurait presque eu envie de se justifier, s'abstint. Cela ne se faisait pas. Pas auprès d'un enfant, pas auprès de quelqu'un qui n'attendait que l'écart de trop pour le balancer aux autorités. Il se voyait déjà condamné. Déjà effacé. Il aurait été étonnant de ne pas avoir de ses nouvelles bientôt, à moins qu'il ne soit trop fier pour aller pleurer son cuisant échec auprès de ses supérieurs hiérarchiques, ce qui n'était pas tout à fait à exclure. Mais là n'était pas la question. Cela parlait de pipes.
Un regard perplexe, quoi qu'assez fade en vérité. Une analyse rapide de son voisin, qu'il ne voyait définitivement pas de ce bord-là en particulier. Il y avait bien ces indécis qui choisissaient d'être à voile et à vapeur en même temps, tendance qu'il ne concevait pas vraiment mais contre laquelle il n'avait pas beaucoup à avoir, mais même ça, ce n'était pas quelque chose qui lui revenait. Il avait une tête de merdeux, remarque. Un gamin qui n'avait pas ce qu'il fallait entre les jambes pour assurer quoi que ce soit dans un lit, ou même dans un panier. Si seulement il s'agissait vraiment d'un chien, ces balances pouvant se transformer en animaux différents. Mais cela aurait été trop beau, vraiment.

- Certes non.

Pas tout de suite, du moins.
Et puis il y avait l'hypothèse de la plaisanterie, mais elle lui faisait mal au cœur. Déjà parce que Fauve ne plaisante pas, et parce qu'il était mignon, avec son croc sous la lèvre. Dernier bout de scotch.

- J'aime Led Zeppelin. Mais pas quand il est minuit, que j'essaye de dormir, et que vous faites vos gammes dessus. Surtout ça, en vérité.

Il ne connaissait pas vraiment Led Zeppelin. Il n'écoutait plus de musique, sinon celles dans la voiture de cet idiot, et il tournait en général à Alice Cooper. Il lui faisait sa maigre culture musicale, un comble, et lui n'avait rien à y reprocher. Il ne faisait seulement aucun commentaire dessus. De là où il venait, ces gens auraient été lapidés sur place sans autre forme de procès. Et c'était peut-être mieux pour eux comme ça. Lui avait eu à subir bien pire.
Un dernier regard sur la blessure qui continuait à saigner sous les compresses, mais qui stopperait rapidement sa progression. Il n'y avait rien à faire de plus sinon attendre, et les rares antidouleurs qu'il avait réussi à se procurer n'étaient pas destiné à être dispersés au premier venu qui aurait tâté de son poing. Il avait autre chose à faire qu'être généreux et désintéressé. Se relever, par exemple, et prendre appui sur sa cuisse. Juste dans le creux. Largement dispensable, cela va de soi. Il rangea le scotch derrière une porte de placard et commença à retirer les serviettes du lavabo et les jeter dans un seau pour laisser l'eau s'en échapper. Plus tôt il s'occuperait de cette plaie, plus vite il pourrait aller dormir. Ou vérifier la vigueur de son voisin. Ce n'était pas quelque chose qui se refusait.

- Si vous pouviez retirer votre pantalon et aller le poser sur le fauteuil... Pas que j'y tienne personnellement, mais il y a suffisamment d'eau par terre pour que vous en étaliez partout, merci.

C'était de plus en plus difficile de le vouvoyer.
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Le trône de [Fauve]
(Mar 17 Juin - 21:59)
bal
_ Non mais vous me prenez pour un abruti c'est ça ? Enlevez mon pantalon ? Enlever. Mon. Pantalon ? Nan mais vous avez cru qu'j'allais m'trémousser en calbut juste pour le plaisir de vos p'tits yeux ? Tss.

Et il retroussa le bas de son jean sans le lâcher des siens, méfiant soudain qu'il ne l'attaque par surprise ou même qu'il tente de le toucher. Si il commençait à le lorgner un peu trop bizarrement, il s'enfuirait en courant. Oh il ne le trouvait ni foncièrement laid ni repoussant même avec son bras en moins, mais c'était lui, et il était hors de question que lui le touche. Point final. P'têtre même que c'était ça qu'il voulait depuis le début, pour ça qu'il l'avait enfermé chez lui au lieu de le laisser dans le couloir. Et si il avait refermé la porte à clé ? Et si il était enfermé chez ce taré sans moyen de sortir ? Parce que oui, c'était un taré, il changeait d'avis à son sujet d'un instant à l'autre, oscillant entre le mec sympa mais bourru et le psychopathe level 92, et l'oscillation était repartie de ce côté là.

_ Et j'chante pas si mal d'abord.

Si il chantait si mal. Il avait toujours chanté mal et fort de cette certitude, n'avait jamais essayé de prouver le contraire à qui que ce soit, il aimait mieux faire celui qui savait qu'il chanter faux que demander de l'aide pour être juste. Il avait toujours été ainsi pour tout, fierté mal placée, fierté stupide qui finissait toujours par lui causer du tort. Mais c'était sa fierté.

_ C'est pas vrai hein, que vous y tenez pas. Ça vous ferez bien plaisir.

Il ne posait même pas la question. Il pataugeait, à tous les sens du terme, mais là ce n'était pas une question et il fit slotch slotch sur les carreaux inondés en sortant de la pièce. Il constata l'étendue du désastre avec un petit reniflement blasé, les mains accrochés à son pantalon pour l'empêcher de tomber sur ses chevilles. Un coup d'oeil derrière lui, à l'autre dont il revoyait la proposition avec nécessité. Finalement, il s'assit au coin du lit et retira son jean de mauvaise grâce. Même si il avait juste envie de reluquer son cul, il était pas con le bonhomme.

_ C'était si évident que ça que ça que j'étais un deadly dog ?
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Le trône de [Fauve]
(Mar 17 Juin - 23:03)
bal
Trône.
Il avait au moins pour lui son humour, c'était déjà mieux que rien.

- La seule façon de chanter pire que ça, c'est de se faire égorger en même temps.

Pas besoin de lever davantage les yeux, son fessier lui suffisait amplement. Un sourire en coin, retourner au triste essorage de ses serviettes, les jeter dans le sceau, recommencer pendant qu'il s'éloignait. Il imaginait le travail qui l'attendait, le plaisir qu'il manquait, et souffla. Oui, c'était navrant. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même, ce qui était d'autant plus navrant, il aurait aimé punir ce chien pour l'avoir ainsi contrarié. Nouveau sourire. S'il y avait une chose qui avait changé en dix ans, c'était qu'il n'avait plus honte. Il était coupable de beaucoup, mais plus de honte. Au moins.
Il sortit toutes les serviettes encore sèches des placards et les étala au sol, comme il pouvait. Il ferait les recoins au papier toilette, c'était encore ce qu'il lui restait de plus propice au nettoyage. Le service de chambre le tuerait s'il n'était pas mort d'ici cette nuit. Et avec un peu de chance, ce con n'oserait pas même rapporter. Ça lui ferait mal, que les morts puissent faire grève. Ça lui ferait très mal. Plus que deux serviettes, grandes, pour la chambre. Il n'avait pas fini.

- Ce n'est pas évident. Je sens ce genre de choses. Je devine beaucoup.

Vrai. Il n'en avait pas eu l'idée avant de le voir ainsi. Pas qu'il ne lui accordait pas vraiment d'intérêt. Il lui fallait parler, écouter, connaître. La première impression était la bonne et, en dix ans, il n'avait pas pu le juger en temps que personne. Seulement en temps que chauffard roux gueulard. Beaucoup de qualités, certes, mais pas suffisamment pour se fixer. Il n'était pas méchant, juste stupide. C'était difficile à juger, la stupidité.
Un premier aller pour déposer la première grande serviette sur le sol de la chambre, y marcher dessus pour l'aider à éponger. Un second pour revenir avec un deuxième sceau, vide, qui contiendrait le papier à jeter.

- Et cela ne dessert pas mes intérêts, très franchement. Mais avouez que c'est tout de même plus pratique pour vous aussi.

Un œil vers lui. Prendre le journal sur la commode et déposer les feuilles sur le sol. Ce qu'on peut avec ce qu'on a, c'était l'adage. À genoux, humide, un œil vers lui. Joueur. Parce qu'il savait d'ores et déjà qu'il allait adorer le taquiner.

- Je m'attendais à pire, vraiment. Tu es mignon, mais je sais me tenir.

Enfin pas longtemps.
Sourire narquois, parce qu'il savait pertinemment quel genre de réactions découlaient de telles remarques et qu'il les attendait avec joie. Presque joie. Plutôt amusement, pour pouvoir le taquiner davantage. Il ne mettait pas en jeu son corps, il y avait fort à parier pour que ce monsieur n'ait aucune envie d'être touché par quelque chose d'aussi flippant et dégueulasse, et il n'avait pas à lui en vouloir pour cela. Il était pédé, pas violeur. Au fil du temps, il avait appris à faire la différence.
Quoique l'idée de sentir sa cambrure se casser sous ses coups de hanches n'allait pas sans lui tirer quelques regrets, et cela commençait même à se voir. S'il n'y était pas allé en lui cassant le nez, peut-être aurait-il eu plus de chances. Du moins pour plus tard.
Et il s'en retourna chercher un rouleau de papier pour éponger.
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Le trône de [Fauve]
(Jeu 19 Juin - 12:00)
bal
D'où ça qu'il le vouvoyait tout d'un coup ?
Ils avaient pas regardé pokémon ensemble hein, ce genre de remarque avec ce genre de ton familier parce ce genre de personne, il n'aimait que très moyennement mais il s'abstint de commentaires. Il s'agissait visiblement d'une tentative d'approche et pour tout aussi pitoyable qu'elle soit, c'était toujours plus appréciable qu'un poing dans la gueule. Aussi moqueuse qu'elle soit, il n'allait pas cracher sur une amélioration. Il renifla de nouveau, se gratta la tête en le regardant tenter on barrage contre le Pacifique et se leva avec un grognement ennuyé.

_ J'reviens.

Il sortit de la chambre en traînant des pieds, laissa la porte grande ouverte au passage. Il n'allait pas loin, de toutes façons. Il n'avait pas souvenir d'avoir la moindre serviette pouvant être qualifiée de "propre" chez lui, il n'eut donc aucun scrupule à leur faire la chasse, éparpillées qu'elles étaient dans seulement deux malheureuses pièces, pour les confier à leur cruel destin de serpillières d'un soir. pauvres choses. Tandis qu'il les extrayait de la montagne de vêtements sous laquelle l'une était étouffait ou d'un tiroir à moitié ouvert où elles n'avaient rien à faire, il n'arrêtait pas de penser à la connerie que lui avait sortie Fauve. Je sens. Je devine. Il ne croyait pas à ces conneries d'instinct, quand bien même il était un chien et ne fonctionnait qu'ainsi. Fauve n'était pas vraiment un Fauve, il ne pouvait pas sentir. Il renifla de nouveau, de dépit. Il était mauvais, il était un mauvais chien. Qu'allait-il bien pouvoir dire à Narcisse ? Oh, il n'était pas obligé de lui dire, bien sûr, c'est ce qu'on se disait quand on venait de se retrouver avec un secret dans les bras, mais si il était un mauvais chien en dissimulation il en était un bon en loyauté et il ne garderait certainement pas pour lui. Il allait s'énerver. Narcisse aller s'énerver. D'une colère bien différente de celle de Fauve et qu'il redoutait davantage parce que c'était le maître et qu'il avait un bâton autrement plus douloureux que tous les coups que pourrait lui porter le premier. Il soupira, jeta la dernière serviette récalcitrante sur son épaule et s'en retourna. Pour un peu, dans la chambre de Fauve, c'était davantage l'apocalypse que la sienne et cela lui arracha un sourire de crocs blancs. Appuyé contre le chambranle, il le regarda patauger avec un sourire qui ne pouvait aller qu'en s'élargissant.

_  Je ne sais pas si ça dessert mes intérêts mais vous seriez bien inspiré d'enlever le vôtre vous aussi, de pantalon.
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Le trône de [Fauve]
(Jeu 19 Juin - 20:42)
bal
Trône.
Oscar Wilde était un con.
Comme tous ces penseurs bien portants. Comme tous ceux qui faisaient la guerre sur le papier ou par les mots, Wilde était un con. D'autant plus qu'il n'avait sans doute jamais été confronté durant sa vie à pareille situation et grand bien lui fasse. Les orteils timides, tapis dans l'eau qui remontaient des fibres de la moquette, les yeux rivés sur une courbe honteuse et il était encore plus honteux de ne pas pouvoir s'en défaire. L'iliaque pointait sous sa peau avec un très léger décalage. Il le voyait, parce qu'il avait le même. Avec une taille pareille, c'était normal d'être bancal. Lui ne s'était pas remis d'une blessure. Il ne s'était pas remis de beaucoup de choses. Ses cuisses, en particulier. Il ne se remettait pas de ses cuisses.
D'accord. Bien.
Lève les yeux. Il était à deux doigts de lâcher le rouleau qu'il avait dans la main. Et surtout, il n'avait rien à dire. Quoi de plus évident que pour résister à la tentation il faille y céder. Wilde lui enlevait les mots de la bouche, voilà. Et il détestait qu'on lui enlève les mots de la bouche. Surtout comme ça. Surtout maintenant. Wilde était un enfoiré qui le tentait encore plus et par pur esprit de contradiction, il aurait aimé pouvoir cacher son bas ventre, le faire taire. Peine perdue. Tant qu'il ne bougeait pas, il ne bougerait pas vraiment non plus. C'était dangereux. Pas tant lui que la situation dans laquelle il serait embourbé au réveil. Ça n'en valait peut-être pas la peine. Ce serait parier beaucoup trop gros alors qu'il n'avait déjà rien. Des risques inconsidérés.

- Tout dépend de ce que tu considères comme nuisible pour tes intérêts.

Ce n'était même pas embarrassant. Juste cruel.
Il accompagna son fardeau jusqu'au sol pour le lâcher paisiblement. Lentement, masser l'aine, accompagner ses doigts et menacer de défaire le seul bouton qui gardait son pantalon en place. Le premier vêtement qu'il avait trouvé lorsqu'il avait compris qu'il s'agissait du voisin devant sa porte. Il aurait été impudique d'ouvrir et de lui offrir sa nudité en guise de bienvenue.
Les vêtements de nuit, ce n'était pas son truc.

- Mais je ne suis pas certain d'agir dans légitimité la plus totale en m'attardant sur ce terrain-là. Ai-je tort ?

Pas un geste de plus. Il était déjà chez lui, pas besoin d'autorisation pour entrer.
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Le trône de [Fauve]
(Dim 22 Juin - 23:51)
bal
Il quitta le chambranle pour la chambre sur le sol de laquelle il jeta son précieux butin, l'étala de manière à absorber le plus de flotte possible tout en sachant que ce ne serait pas suffisant pour tout éponger. Il caressa l'idée d'aller chercher sa couette pour l'aider mais se ravisa presque aussitôt. Hors de question de sacrifier sa précieuse couette pour lui, il aimait mieux être égoïste. Quand bien même il arriverait à s'incruster dans son lit, il aimait mieux avoir sa petite sécurité dans sa chambre que de risquer de se retrouver à dormir habillé sur son matelas si cela se passait mal. Et avec lui, il n'aurait parié de rien. Voilà qui n'aurait pas été dans ses intérêts.

_ Pas grand chose j'dois dire, à part que vous recommenciez à m'rouster la gueule. Mais bon... à moins que ça vous file la trique, si vous pouviez éviter...

Ouais, évitez. Il se lassa bien vite du ménage et abandonna les serviettes qui s'imbiberaient toutes seules comme des grandes pour aller se coller contre le dose de Fauve, la tête sur son épaule et ses bras contre son torse. Il était tout chaud, tout chaud et tout dur, comme une grosse peluche qu'on aurait trop rafistolée et que les épaisseurs de tissus successives avait rendue aussi confortable qu'une planche. c'était aussi pour ça que ça le tentait autant. Ses doigts aidèrent les siens un peu trop embarrassés, maladroits ou timides, il ne savait pas, à défaire son pantalon avec un sourire qu'il n'aurait jamais pensé pouvoir être aussi large. Le corps humain était vraiment surprenant. Je ne pensais pas vous chauffer à ce point. Cette blague était naze. Vraiment naze. Il avait honte rien que d'y penser, mais il ne faisait qu'y penser, est-ce qu'il était prêt à se couvrir de honte en la disant ? Oui parce qu'il l'avait quand même trouvée, c'était un trait d'esprit, et ils étaient trop rares pour qu'il perde celui-ci.

_ J'me disais bien que j'vous chaufferai mais là... ça dépasse toutes mes espérances.

Il n'était pas un chien mais il lui aurait bien ronronné dans l'oreille pendant que ses doigts caressaient la lisière de ses poils, désireux d'aller plus loin et beaucoup moins de se faire claquer le museau.

_ Y'a pas d'flotte sur le lit vous savez...

Mais oui il le savait mais il avait visiblement besoin de quelqu'un pour l'y pousser. Il savait très bien pousser.
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Le trône de [Fauve]
(Lun 23 Juin - 1:47)
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Trône.
C'était bien plus facile ici que dans le monde des vivants.
Pas qu'il ait du essuyer beaucoup de refus, surtout qu'il n'y avait pas vraiment le choix. Les femmes trompaient leur mari et les maris trompaient leur femme, c'était monnaie courante, mais jamais à ce point. Les hommes mariés cherchaient les jeunes hommes qui n'avaient pas encore le poids d'une famille à supporter. Beaucoup se cachaient, plus encore le niaient, et il n'imaginait pas ce que cela aurait donné s'il avait été surpris par quelqu'un qui n'aurait eu aucun remord à faire une veuve et un orphelin. Quoiqu'il n'avait eu besoin de personne pour leur donner ce statut.
Reste qu'il ne s'attendait pas à l'emporter au paradis, et qu'il n'avait pas eu tort. Reste aussi qu'ici, il n'avait pas vraiment à faire taire quoique ce soit. Il était discret, une habitude, et il trouvait suffisamment généreux pour l'aimer une nuit. Comme lui. Le sentir engloutir son torse entre deux bras minces, les flancs exposés, et il eut un frisson qu'il ne cacha pas. Comme lui.

Un soupir. Pas qu'il ne s'y préparait pas, mais c'était toujours agréable. Toujours réconfortant, le peu de temps que cela durait. Ses mains s'évertuaient à chasser le dernier rempart qui les séparait de leur promis, la sienne les rejoignait timidement. C'était encore étrange, en vérité. Comme limité. Au moins avait-il eut la décence de coucher sa joue sur son épaule, et il n'avait qu'à tourner la tête pour s'assurer de sa présence, de son souffle. Leur nez s'échangèrent une caresse, et sa langue vint fourcher ses lèvres. Il se faisait violence pour ne pas devenir sauvage. Un comble.

- Parce que c'était prémédité ?

Trop intelligent, vraiment.
Un sourire, les yeux clos. Sa langue taquinait l'une de ses commissures avec insistance tandis que les cinq doigts sous ses ordres repoussaient les dix siens hors de son bas ventre. Il était déjà suffisamment tendu comme ça. Et il y avait autre chose à faire pour le moment. Plus vite il en serait débarrassé plus vite il pourrait se laisser aller, mais il s'agissait là d'une question de survie qui pressait plus que son entrejambe. Aussi difficile qu'il était pour lui de l'admettre.
Plus vite il aurait réglé cela, plus vite ils pourraient vaquer à d'autres occupations. Et il se déroba à ses bras en douceur, s'agenouilla sans lui faire face. Un peu trop délicat.

- Il en reste encore trop sur le sol, je le crains.

Et il coupa un long morceau de papier pour l'étaler au sol. Ça n'en finirait jamais.
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Le trône de [Fauve]
(Mar 24 Juin - 20:34)
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Non.
Non non non. NON.
Aucune personne humaine ne pouvait dire non en ayant un jean dans un état pareil, et ses yeux allaient de son visage audit jean et dudit jean audit visage, la bouche légèrement entrouverte, visiblement incapable d'accepter l'incohérence totale qu'il ne pouvait que constater en passant de l'un à l'autre. Ce n'était pas possible. Ce n'était pas humain. Lui l'était bien par contre, humain, et il ne comptait pas se rouler dans l'eau pour se calmer ni se finir en solitaire dans son coin parce môssieur aimait mieux se péter le dos à éponger le sol que péter le sien en l'attrapant par les cheveux pendant qu'il BREF. Inutile de se faire du mal avec des images qu'il venait de reléguer à supports visuels pour branlette sans aucun espoir de réalisation. Cet homme n'était pas un Homme.

_ Vous... vous... vous vous foutez encore d'ma gueule cessa ? ... vous z'êtes pas sérieux quand même... Regardez vous. Regardez ÇA !

Et par "ÇA" il désignait l'adorable protubérance qui lui vendait rêves et promesses cruellement emprisonnée derrière un infranchissable rempart de tissu. Parce qu'il doutait Fauve se contente d'un "J'ai pas envie de nettoyer" et rende les armes -et les fringues- pour ses beaux yeux. C'était désespérant. désespérant et ignoblement frustrant.

_ Mais alleeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeez ! couina-t-il avec des trémolos dans la voix dignes d'un pauvre ado en pleine mue Vous z'avez pas l'droit ! On est deux sur c'coup là ! Essayez pas d'me faire croire que vous z'en avez rien à foutre et que vous aimez mieux qu'on soit chacun dans not' piaule et nous écouter nous branler.

Son manque de patience qui flirtait puérilement avec le caprice ne plaidait certainement pas en sa faveur mais de toutes façons, il n'espérait même pas le faire céder. Ce mec était un mutant, et lui pauvre garçon ne faisait absolument pas le poids face à lui et il craignait que ses dires soient finalement prophétiques.

_ S'il vous plaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiit...
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Le trône de [Fauve]
(Mer 25 Juin - 0:02)
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Trône.
Il était mignon mais casse-couilles.
Surtout casse-couilles. Très mignon, sans doute adorable quand il ne hurlait pas à tout bout de champ et quand il n'inondait pas les chambres d'hôtel autant avec de l'eau qu'avec des geignements plaintifs, mais casse-couilles. Ça, il n'en démordrait pas. Et il s'agissait bien de ÇA, là, dont il était question. Parce qu'autant il le trouvait à son goût, autant ses yeux rivés vers le ciel, ses commissures tombantes comme deux babines et et le dépit qui dégoulinait de son visage n'étaient pas tout à fait d'accords avec le pauvre ÇA. Ses genoux mouillés aussi, d'ailleurs. Et peut-être avaient-ils voix au chapitre de ses amours incertains encore davantage que tout le reste.

- Parce qu'on est pas deux sur ce coup LÀ, peut-être ?

Il s'était retourné pour tendre le bras devant lui, qu'il ait une vision panoramique de ce que sa connerie avait provoqué. Certes, ils étaient deux à avoir été idiots, n'empêche qu'il n'était pas celui qui avait jugé bon de noyer sa moquette pour son bon plaisir. Et encore, il n'avait pas l'intention de perdre son temps à essayer de faire partir le sang qui se serait fait plaisir à s'incruster dans le sol mais aussi dans le lavabo et partout ailleurs où ce fils de chien avait cru bon de se promener. Il devrait même lui en être reconnaissant, d'ailleurs. Son bon cœur le perdrait.

- Tu n'as qu'à prendre ça comme un... comme un défi, voilà, et si tu tiens jusqu'à ce qu'on ait fini eh bien tu peux... Tu peux me donner un gage, ou quelque chose, je n'sais pas.

Mais oui, un gage. C'est vrai que ça va régler son problème de trique.
Quoi de mieux, voyons. Il se rendit compte de l'absurdité de la chose, avala péniblement sa salive sans rien ajouter, sans lui laisser le temps de parler non plus tandis qu'il serrait le poing sur sa poitrine en inspirant.

- Mais d'abord je m'occupe de ÇA, tout le bras pointant le sol, de ÇA, la main enrobant un plaisir dont il faillit presque se méfier, et de ÇA.

La sienne. Bien sûr. Qu'il se contenta de désigner de la main, plus par crainte de se voir lui-même craquer que par pudeur. Il n'y en avait plus vraiment à avoir, en vérité, et il referma un des deux boutons ouverts avant d'attraper une serviette imbibée et de la jeter dans le seau. Il aurait été trop serré s'il avait fermé les deux. Enfin. ENFIN.
Tellement de papier toilette qu'il en aurait presque rougi. Ce n'était facile pour personne, qu'il en soit conscient.

- D'autant plus que nous devons parler un peu, avant cela.

Non parce que, s'enfiler pour le plaisir de s'imbriquer comme les pièces d'un puzzle, il n'y arrivait pas. D'autant plus quand le puzzle en question relevait d'une fiction tirée du rêve d'un artiste contemporain en plein délire psychotrope. Et qu'il aimait les gens, pas seulement les queues.
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Le trône de [Fauve]
(Mar 8 Juil - 14:35)
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Définitivement oui, il se foutait de sa gueule.
Sa bouche qui ne voulait pas se refermer devait lui donnait un air particulièrement bovin, il en était conscient, mais il semblait que la loi de l'attraction se soit prise d'affection pour sa mâchoire et ne voulait décidément pas la lui laisser contrôler. Il pensait vraiment qu'ils supporteraient... qu'IL supporterait de sécher tout ça avant ? Il bien optimiste, pour ne pas dire naïf. Il se releva, et il n'avait pas besoin de dire quoi que ce soit pour que l'on comprenne à sa mine contrariée qu'il n'avait aucune envie d'aider qui que ce soit. Il attrapa son t-shirt, le lança dans un coin de la pièce que le papier absorbant et les serviettes n'avaient pas encore colonisé et son caleçon avec. Contre mauvaise fortune bon cœur, qu'on disait, mais là ce n'était pas "mauvaise fortune", ce n'était pas un hasard, c'était considéré et sciemment choisi par un rabat-joie. C'était deux choses différentes, alors il n'avait aucune raison d'avoir bon cœur. Même contre mauvaise fortune il n'avait pas bon cœur, alors contre ça... quelle bonne blague.

_ J'suis beau, hein ? Et ben bon'nuit.

C'était particulièrement désagréable d'être debout alors que lui était encore accroupi par terre, son imagination allant bien trop vite à son goût et il préféra tourner les talons avant qu'elle ne trahisse un peu trop ses pensées. Il claqua la porter derrière lui parce que ça faisait théâtral et que c'était la tradition dans ce genre de circonstances et retourna dans sa chambre où il se jeta sur son lit avec un couinement frustré. La porte été fermée à clé, il avait un bon motif pour ne pas lui ouvrir si d'aventure il venait le sonner. Ou la toquer, plutôt. Incapable de trouver une situation confortable, il gigotait, parfois sa couette entre ses jambes, parfois lui roulé en boule et emmêlé avec elle, cherchant à se distraire en sachant la chose perdue d'avance. Toutes les pensées qu'il convoquait pour éloigner celles qui l'occupait étaient irrémédiablement dissoutes. Elles ne faisaient pas le poids, et les autres étaient encore bien loin de n'être que de vagues souvenirs. De rage, il mordit son oreiller, et cela ne le soulagea absolument pas. Il ne restait qu'une seule chose à faire. Il se leva et traîna péniblement son lit qu'il cala contre le mur commun avec la chambre voisine. Il ne pourrait pas l'ignorer et cela l'emplit de satisfaction. Il lui en fallait peu. Pas de douche froide, c'était bien plus amusant ainsi, et si il ne comptait pas répondre à ses gémissements, il devrait au moins venir l'emmerdait pour le faire taire si il comptait dormir. Quand il s'agissait d'un situation de force majeure, il savait se montrer convaincant dans son jeu et surtout, endurant.

_ Hnnnnnnn ! Fauuuuuuuuuve ! Han ! Han !

Quand il commença à s'ennuyer, il se mit à lire le dernier tome de Car and curious qu'il avait acheté en continuant de secouer sa tête de lit. Il commençait à avoir mal au bras et sa gorge devenait franchement douloureuse, mais il ne céderait pas.
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Le trône de [Fauve]
(Mer 16 Juil - 17:19)
bal
Trône.
C'était quoi, le fait de devoir parler qui l'avait vexé à ce point ? Qu'il était chiant, bon Dieu qu'il était chiant.
Un merdeux. Un chiard, et qu'on ne vienne pas lui souffler le contraire sous peine de ne plus pouvoir souffler du tout. Ou alors c'était juste parce qu'il avait la flemme de nettoyer ses conneries et qu'il laissait papa gérer ça tout seul parce qu'après tout, une pute ça nettoie que son cul et la chambre, c'est du ressort de la bonne. Et la bonne en question appréciait moyennement.
Il avait beau partir en grandes pompes et faire son cinéma, Fauve ne démonterait en rien ses convictions. Ce n'était pas lui qui en souffrirait le plus, parce qu'il y avait pléthore de merdeux ici et que sa main droite avait toujours été plus à même au coulissage que la gauche. Il n'y perdait rien de plus qu'un coup d'un soir, qu'un chauffeur de taxi capricieux et que des emmerdes. Somme toute, plein de bonnes choses.

Un soupir contrarié en épongeant ce qu'il pouvait avec du papier. Il faisait froid dehors, et ouvrir la fenêtre n'était pas une bonne idée. Déjà parce qu'il ne supportait pas ça, mais en plus parce que ça finirait bien par sécher tout seul, dusse-il sortir le sèche-cheveux qu'il avait trouvé dans sa chambre à son arrivée et passer des heures à sécher toute la surface. Non, non et non. C'aurait été criminel de laisser ça en l'état. D'autant plus qu'il tenait à cette chambre. Dix ans qu'elle lui appartenait, pas un seul accident. Le propriétaire aurait tout intérêt à l'aider si jamais il en avait besoin. Merde.
Ça, c'était pas du Led Zeppelin.

Un temps pour regarder le mur. Celui derrière lequel il était, à en croire ses gémissements. Aucun mal à deviner ce qu'il faisait, absolument aucun, et il eut du mal à contenir son rire, beaucoup trop sonore pour une heure pareille. Son visage se défigura sous les stries de son sourire géant et il dut s'asseoir pour couvrir ses dents avec sa main, fermer les yeux et essuyer les larmes qui perlaient au coin de l’œil. C'était réel ? Vraiment ? Oui, oui, il n'y avait que cela à dire, et il crut qu'il ne s'en remettrait jamais. Pas l'habitude de rire autant. Plus l'habitude du tout.
Il se redressa. Alla cueillir le caleçon qui avait servi de signature à son oeuvre d'art et ouvrit sa porte d'entrée pour l'accrocher à la poignée extérieure. Il reviendrait. Bien sûr qu'il reviendrait, il en faisait le serment, et peu importe le temps que cela prendrait il ferait en sorte qu'il revienne. Il le provoquerait suffisamment pour cela. Il se calma difficilement, ferma la porte derrière lui, récupéra les serviettes trempées pour les remplacer par de nouvelles couches de papier. Lui aussi, il en avait assez et aurait aimé s'amuser. Il s'amuserait autrement, ce n'est rien. Ce serait même beaucoup plus drôle.
Collé au mur, il suivit le son de sa voix pour être certain de ne parler qu'à lui, et pas seulement à la bosse entre ses jambes qu'il appuyait délibérément contre la paroi. Pas le moment. Maintenant, il fallait murmurer. Ou parler suffisamment profondément à sa solitude pour qu'il entende. Les mots n'étaient pas très importants, il fallait gagner son cœur. Et quoi de mieux pour cela que blesser son orgueil.

- Si tu étais avec moi, tu n'aurais pas suffisamment de souffle pour couiner à ce point, tu sais.

Tu le garderais pour respirer, juste pour éviter de crever d'extase.
Tu vois.
Non, non, il ne voyait rien.
Mais il pouvait l'imaginer, son sourire ravi. Il pouvait le deviner sans problème.
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Le trône de [Fauve]
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